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	  Lutte contre l'oubli 
	  S.O.S. ATTENTATS : 19 septembre 2005, Hôtel national des Invalides  
 Monsieur Le Maire, S.O.S. Attentats vous remercie d’avoir accepté de présider cette cérémonie d’hommage à toutes les victimes du terrorisme. Merci à vous tous, venus aujourd’hui exprimer votre solidarité, votre soutien aux victimes, votre volonté de lutter contre l'oubli et votre condamnation du terrorisme. 
 Chers amis, Nous voici à nouveau réunis sous votre présidence, Monsieur le Maire de Paris, autour de ce mémorial « Parole portée à la mémoire des victimes du terrorisme », que S.O.S. Attentats a fait ériger en 1998. Cette année nous commémorons non seulement le 16ème anniversaire de l'attentat commis le 19 septembre 1989 contre le DC 10 d'UTA reliant Brazzaville à Paris, dans lequel 170 personnes furent tuées, mais aussi le 10ème anniversaire des attentats commis en 1995 à Paris et à Villeurbanne. Souvenons nous, il y a 10 ans, la France était secouée par une vague d'attentats. Cette cérémonie est également dédiée aux victimes des attentats de Londres commis le 7 juillet dernier ainsi qu'à celles de Charm el Cheikh le 23 juillet. En 2005, le terrorisme a également frappé des victimes en Tchétchénie, en Turquie, au Liban, en Irak, au Bangladesh, au Pakistan et en Israël. Ces dernières années ont été touchés : les Etats-Unis, l'Espagne, l'Indonésie, l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, l'Arabie Saoudite, le Yémen, le Kenya, l'Afghanistan. Le Japon, la Grèce, l'Allemagne, l'Italie ont connu eux aussi des actes de terrorisme. La France, enfin, depuis 30 ans, subi un terrorisme tant national, en Corse ou au Pays Basque, qu'international. Chaque jour, dans le monde, le terrorisme frappe les populations civiles, tue et mutile. Face à ce fléau, S.O.S. Attentats, depuis 20 ans, accompagne les victimes afin de les soutenir et d'obtenir la reconnaissance de leurs droits. Grâce à notre action, la France s’est ainsi dotée en 1986 d’un mode d’indemnisation original par un Fonds de garantie, puis, en 1990, d’un système particulier accordant aux victimes le statut de victime civile de guerre. En outre, la prise en charge psychologique des victimes s'est améliorée. Plus de 3000 victimes ont ainsi été soutenues et indemnisées. La police et la justice ne ménagent pas leurs efforts, mais de nombreux actes de terrorisme restent encore impunis. Carlos répondra t-il un jour de ses actes ? L'enquête sur l'attentat de Port-Royal aboutira t-elle ? Rachid Ramda sera t-il extradé ? Les victimes françaises des attentats commis à l'étranger obtiendront-elles justice ? La justice, ne l'oublions pas, fait partie du processus de reconstruction des victimes. Nous ne le répéterons jamais assez, la volonté de lutter contre le terrorisme ne doit pas se manifester seulement au lendemain d’actions particulièrement violentes et massives. Face à l’impunité, il est de la responsabilité des Etats de prendre des mesures fermes et concrètes dans le domaine du droit et de la justice. Nous appelons tous les dirigeants à se mobiliser pour construire un espace de paix et de sécurité. Il faut en particulier que le mandat d'arrêt européen soit effectif entre tous les Etats d'Europe afin que les Rachid Ramda ne puissent plus jamais échapper à la justice. Par ailleurs, face aux menaces, nous devons nous tenir prêts. Une coordination entre la Mairie de Paris, la Préfecture de Police de Paris et S.O.S. Attentats serait cohérente. Il est nécessaire de "prévoir l'imprévisible". S.O.S. Attentats partage les propositions qui vous ont été faites, M. le Maire, en avril 2005 par le Conseil de développement économique durable de Paris (CODEV), visant à "disposer d'une cellule de crise permanente, dotée d'une capacité de réactivité quasi instantanée". S.O.S. Attentats se tient prête pour participer activement à une "cellule de prospective", placée sous votre direction, chargée de réfléchir sur le terrorisme. Monsieur le Maire, nous comptons sur votre impulsion pour travailler ensemble afin de faire face aux risques et aux conséquences du terrorisme sur la population. Le terrorisme c'est l'affaire de tous, c'est la responsabilité de chacun.  |